Vies humaines durant la pandémie
Hors-série en accès libre
par nos auteurs, photographes et invités
Le temps du confinement
Fantasmes interdits, les 7 péchés du confinement, Sophie Bernier
Quelque chose qui ne fait pas dimanche, Thomas Pietrois-Chabassier
Les prisons du dehors, fabulettes de Christina Mirjol
Confinements, poèmes de Valérie Souchon
Des oiseaux plein le cendrier, Stephan Ferry
Foyer de contagion, par Sarcignan
Les hommes à leurs fenêtres, Ève Roland
Lettre à Cosimo, Marie-France Lesage
À résidence, journal photo de fenêtre, Gilles Bertin
Pandémie. Pourtant les fleurs, photographies de Florence White
Témoignages
Venez voir vous autres, une aveugle est de sortie, Souhila Omar
Et les soignants, dans tout ça ? Christine Laurent-Vianaud
Du nord Europe, Eddie Clark et Tiina Heiskanen
Samba da Quarentena, collectif
Après — Se réinventer ?
Reconstruire, Stéphane Lambion
Un monde sans visages, Lionel Laboudigue
Éloge (trop bref) de la virtualité, Borderlines.cie
Hymne à la sauvagerie, Laura Sanchez
Temps gris marais de la Burbanche, Virginie Moiré
Tandis qu’ils dansaient, Thomas Pietrois-Chabassier
In æternum conclusus, Philippe Philibert
La visite, Christine Laurent-Vianaud
Ce monde est flou, Florence White
Sécheresse, Yannick Duc
C’était affreux, criait-il, affreux, affreux !
Et pourtant, le soleil répandait sa chaleur. Et pourtant,
Mrs Dalloway, Virginia Woolf
on finissait par se remettre. Et pourtant, la vie savait
ajouter à un jour un autre jour. Et pourtant, pensait-il
en bâillant, et en regardant autour de lui (…)
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Les prisons du dehors,
par Christina Mirjol
Fabulettes
« J’ai croisé de nouveau mon petit cheval. Qu’importe qu’il ait été peint en pleine nuit… »
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Quelque chose qui ne fait pas dimanche
par Thomas Pietrois-Chabassier
« Trouvez-moi, s’il vous plaît quelque chose, pas grand-chose, quelque chose qui ressemble à la foule, encore, des gens que je ne connais pas déjà, que j’aimerai beaucoup… »
Confinements
par Valérie Souchon
Chronique poétique
8.
On est au bord
de quelque chose
d’insaisissable et de violent
ce soir alors
on fait des tours autour du pré
sans s’arrêter
on accélère
on tient le rythme de nos foulées
jusqu’à ce que
tout doucement
tombe le jour
derrière le temps
(ça passera).
Foyer de contagion & Lymphocyte
par Sarcignan
À résidence
par Gilles Bertin
22 mars 29 mars 4 avril, 8h33 4 avril, 13h46 10 avril
Ni masques, ni gants, ni tests,
Trois semaines, vingt-et-un jours,
Ni gants, ni tests, ni masques,
Vingt-deuxième jour,
Ni tests, ni gants, ni masques !
Mais,
Pour oublier un instant l’incurie,
un bon roman de Patrick deWitt,
Heurs et malheurs du sous-majordome Minor.
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Samba da Quarentena
par un collectif de 37 musiciens brésiliens
Au Brésil, le meilleur moyen de communiquer est la musique. Alors, au milieu de la folie bolsaronienne, un groupe de musiciens a décidé de faire la « samba de la quarantaine »…
Source : https://www.youtube.com/watch?v=La4YMYtJM2o
Lien : Jornalistas Livres
Du nord Europe
par Eddie Clark et Tiina Heiskanen
Deux billets depuis le nord de l’Europe, d’Écosse et de Finlande.
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Reconstruire
par Stéphane Lambion
« Je m’assieds sur un banc et je le regarde, cet air léger et volatile, un air étonnant de transparence derrière lequel les immeubles de brique rouge ne peuvent plus se cacher.
Peu à peu, la ville reprend vie. »
Stéphane Lambion, Reconstruire
Fantasmes interdits
par Sophie Bernier
Les 7 péchés du confinement
La luxure
La colère
La gourmandise
Pandémie. Pourtant, les fleurs
par Florence White
Pandémie. Nous sommes confinés et inquiets. Pendant ce temps, ici, le printemps est insolent et la nature exulte.
Sécheresse
par Yannick Duc
« On ne peut pas séparer la pandémie de notre condition écologique, de l’atteinte à la biodiversité… »
En contrepoint à Florence White, la vision de Yannick Duc.
Et les soignants, dans tout ça ?
par Christine Laurent-Vianaud
Dans certains services, plus de tenues, ni tissus, ni papiers, donc nécessité de se munir d’habits fabriqués avec des sacs poubelles dans lesquels les soignants font des trous en guise d’emmanchures.
par Christine Laurent-Vianaud
cadre de santé formatrice
Venez voir vous autres, une aveugle est de sortie
par Souhila Omar
Je marche, ma canne blanche à la main et un sentiment d’effroi me saisit. J’essaie de comprendre ce qui se passe…
Les hommes à leurs fenêtres
par Ève Roland
« Parfois, les hommes leur font des signes… Les vaches croient que c’est le vent qui agite la branche d’un arbre nommé rêve… »
De l’ail cru
Littérature
La revue Tracts accessible en ligne
La revue littéraire et intellectuelle Tracts est habituellement distribuée dans les librairies, près de la caisse. Pendant le confinement, Gallimard, son éditeur, la rend accessible en ligne gratuitement, en eBook et en PDF.
Textes d’écrivains, Didier Daeninckx, Pierre Bergounioux, René Frégni, Erri De Luca et d’intellectuels, Michel Crépu, Cynthia Fleury, Pierre Jourde sur cette crise.
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Des nouvelles en ligne, chez Zulma éditions
Le feu prend mal, c’est à cause de ce temps. Tout est humide. Ça fait de la fumée, c’est tout ce que ça fait. J’aurais dû rentrer le bois plus tôt, avant que ça se mette à tomber. Encore une chose que j’aurais dû faire et que je n’ai pas faite. C’est de ma faute, y a rien à dire. Maintenant c’est trop tard. Faut attendre que ça sèche. Ça peut prendre du temps. Ça peut être très long ces histoires-là.
En attendant je ferais mieux d’aller préparer leur gamelle, avant qu’il soit trop tard pour ça aussi. Ils vont finir par crever de faim. En silence, peut-être, mais ils crèveront quand même. Et moi avec. C’est pas ce que je nous souhaite.
Marcus Malte, Musher in Intérieur nord
Il suffit de s’abonner à leur infolettre pour recevoir les liens en PDF. C’est ici : https://www.zulma.fr
Zulma propose des nouvelles gratuitement à la lecture, extraites de recueils que publie cette superbe maison d’édition. Les deux premières sont de Vaikom Muhammad Basheer et Marcus Malte, très bon auteur de polar.
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« Coronarration » ou les paroles gelées, Christian Salmon
où — entre autres — Salmon pose la question de la portée de ce que nous
D’où l’appel ambigu des médias aux écrivains plutôt qu’aux épidémiologistes, à la poésie plutôt qu’à la science, pour recharger la parole publique dévaluée. Un pharmacon des cœurs et des esprits. La demande de ré-ouvrir les librairies, aussi légitime soit-elle, procède de cette même inquiétude, comme si on allait y trouver un remède miracle à la maladie des mots, un vaccin secret contre le délitement du langage. Convoquer la littérature comme une digue capable de contenir la débâcle des mots. Une Ligne Maginot de l’Imaginaire.
Cela procède d’une illusion naïve comme le prouvent la réponse maladroite des écrivains qui ont accepté la commande de plusieurs médias de tenir le journal de leur confinement.
« Coronarration » ou les paroles gelées, Christian Salmon
Publié sur AOC, Analyse, Opinion, Critique où il est possible de lire 3 articles sans s’abonner.
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Entraide
Même non soignant, vous pouvez être volontaire bénévole
via les Agences Régionales de Santé dans tout le pays
à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (soit 39 hôpitaux publics) :
Solitude
Entraide psychiatrique face à la solitude animée par l’asso Comme des fous
https://commedesfous.com/ensemble-face-a-la-pandemie/
Réseau de solidarité
Réseau national de partage et mise en relation de groupes locaux :
Réflexion sur ce que nous vivons
Les propos d’Edgar Morin, 98 ans, amènent les larmes aux yeux dans cette interview au journal Libération.
La définition de l’humain ne peut se limiter à l’idée d’individu. L’humain se définit par trois termes aussi inséparables l’un de l’autre que ceux de la trinité : l’humain c’est à la fois un individu, une partie, un moment de l’espèce humaine, et une partie, un moment d’une société. Il est à la fois individuel, biologique, social. L’humanisme ne saurait désormais ignorer notre lien ombilical à la vie et notre lien ombilical à l’univers. Il ne saurait oublier que la nature est autant en nous que nous sommes dans la nature.
Edgar Morin, dans une interview à Libération le 27 mars 2020
Lire l’interview d’Edgar Morin
Photo : Fronteiras do Pensamento — Edgar Morin no Fronteiras do Pensamento São Paulo 2011 – CC BY-SA 2.0
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Claire Marin, philosophe
Penser les maladies sur le modèle de la guerre, ce qui est courant, c’est se méprendre sur l’essence du vivant.
Claire Marin
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Wajdi Mouawad (presque) chaque jour sur SoundCloud
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Eva Illouz, L’insoutenable légèreté du capitalisme vis-à-vis de notre santé : tribune dans le NouvelObs
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Fractures et injustices de classes à la loupe du confinement : article de Slate
5 réponses sur « Hors-série Pandémie »
Magnifique! Intériorité qui devient partage, je suis sensible à ce patchwork poétique de textes et de photos. Quelle richesse! Merci pour cette pause énergisante 🙂
Merci de votre retour chaleureux, Guillaume. Notre désir est de prendre note sensible de ce moment et de laisser trace. Partagez autour de vous et dans votre réseau. Amicalement, Isabelle, Christine, Gilles et tous les auteurs de cette revue
La photo d’entrée est magnifique. Elle reflète toute la fragilité de notre environnement, son caractère quasi désespéré, en sursis comme cette pâquerette. Et pourtant, même cette désespérance est sublime. Merci Yannick pour ce cadeau.
Belle fraîcheur au milieu de nos craquelures merci de cette délicatesse
Vendredi 6 novembre, 4e jour de mon second confinement de personne vulnérable, j’ai mis le nez dehors pour aller relever le courrier.
Il faisait grand soleil – un vrai temps de confinement !
Sous une pile de publicités stupides – nous avons pourtant un autocollant STOP-PUB ! – se trouvait une grosse enveloppe matelassée. Je n’ai pas été surpris : je savais qu’elle arriverait un jour.
A l’intérieur, deux livres de fort bonne apparence : le numéro 1 de la revue Pourtant et le premier hors-série de cette même revue, intitulé « Pandémie ».
Je me suis installé sur la table du séjour pour mieux les étudier. Lourds, élégants, imprimés avec soin, mise en page soignée… Des écrits beaux et intelligents, des photos très bien mises en valeur. De la sobriété luxueuse : la classe.
Ces deux revues – qui plus l’air de livres d’art que de magazines, avouons-le – ont de la gueule !
Je me suis senti tellement fier d’en faire partie !
Cerise sur le cadeau : un marque page où l’on me voit, de dos, en train de repasser ! Énorme, non ?
Merci, merci, merci.